jeudi 2 décembre 2010

Marina et le froid polaire


Il y a deux jours, je me suis rendu au concert de Marina and the diamonds à l'Alhambra.

J’ai découvert Marina Diamondis de son vrai petit nom grec, il y a 6 mois à peu près en feuilletant les inrocks… (bon ok pas du tout, en fait en consultant le site de potins américain de Perez Hilton... NO COMMENT)
Le premier titre entendu 'Hollywood', au potentiel tubesque indéniable, et la chanson la plus accessible de l’album, m’a donné envie de me pencher sur le phénomène, et depuis je peux affirmer sans détour que je suis fan.

Décrire l’univers musical de Marina n’est pas chose aisée tant il est vaste, elle dit elle-même que ses influences vont de PJ Harvey à Britney Spears (ah ouais dans le genre éclectique…!).

L’album 'The Family Jewels', sorti en février 2010, est un album purement pop teinté de son 80’s et difficilement classable.
Si Freddie Mercury avait été en amour avec Kate Bush, le fruit de leur union aurait pu être Marina…Vous penserez peut-être que j’exagère, que la barre est tellement haute qu’elle est insaisissable (j’avoue j’en fais des tonnes) mais la théâtralité de la voix de la jeune femme fait par moment penser à celles de ces deux énormes artistes.
Car Marina ne lésine pas avec ses cordes vocales qui deviennent des instruments à elles seules : elle joue avec l’étendue de ses capacités qui vont des envolées lyriques qui font penser à Florence + the Machine, à des notes beaucoup plus graves façon Tim Curry dans 'The Rocky Horror Picture Show' : c’est un peu les montagnes russes, les hauts le cœur en moins.



Le concert :

En arrivant dans la salle je fonce à côté de la scène, car je suis une groupie dans toute sa puissance de niaiserie : je veux voir marina de près !
Elle se fait attendre près d’une heure, première partie oblige (un duo californien  'Hollywoodkill' intéressant mais un peu trop frappé pour que je sois conquise).
Je me plains auprès de mon copain comme une fille sait si bien le faire : 'Aie mes lombaires ! J’ai chaud ! Mon sac me soule ! Tu me prends une bière ?'

Lorsque Marina entre sur scène, j’ai un sourire béat et le regard qui brille.
Elle est affublée d’une longue robe noire maxi moulante, d’un bandana bariolé, et de maxi lunettes toutes aussi colorées : elle me fait penser à Lady Gaga quand elle marche l’air impassible jusqu’au micro, les mains sur les hanches.
Bien qu’enthousiaste, j’ai tout de même un peu peur qu’elle soit aussi égocentrique que Lady Gaga, j’espère alors qu’elle va vite se dérider.
Je suis rassurée lorsqu’elle nous offre son premier (et très joli) sourire en même temps qu’elle ôte ses lunettes.

Dès les premières minutes, les poils de mes avant-bras s’hérissent, la maîtrise vocale est évidente, je sais alors que je ne regretterais aucun des euros déboursés à l’achat des billets.
Les chansons ont été reprises dans leur version album, dans la limite de ce qui est possible en salle de concert, je suis ravie, cela veut dire que je vais pouvoir chanter sans avoir de train de retard ou d’avance (GROUPIE).

Je suis assez admirative de la façon dont elle arrive à danser, sautiller, tout ça perché sur des talons de 15 cm…
Elle en met plein les mirettes dans sa deuxième tenue : une combinaison noire ultra moulante qui laisse apparaître ses courbes très généreuses.

Elle m’a l’air d’avoir une personnalité complexe : elle nous lance un Gagaesque 'thank you for being my fans' et deux minutes plus tard nous annonce avec un air espiègle de gamine que c’est l’anniversaire de sa maman et qu’elle aimerait qu’on le lui souhaite tous en cœur...
Comme la majorité des artistes je suppose qu’elle est un peu névrosée ! (bouh comme c’est réducteur !)

Elle assume tout, son physique, la théâtralité vocale, la grandiloquence de ses chansons.
Cependant elle n’énerve jamais. Après tout c’est une artiste, on ira pas lui reprocher d’avoir un ego et d’aimer ce qu’elle fait/est…pas mal de critiques ont été faites à l’encontre du prétendu caractère pompeux de son album, qui aurait prétendument eu besoin de plus de simplicité, c’est là ou je ne suis pas d’accord, si elle veut chanter tout haut de la pop clinquante ,du synthé et des paillettes, qu’elle fasse…si on veut un piano-voix et de la tempérance qu’on aille voir ailleurs si Nora Jones y est !

Bref,vous l’aurez compris j’ai aimé la performance généreuse, et j’aime l’album qui est à mon sens crédible et commercial : deux choses qui vont parfois difficilement de pair.

Si vous ne connaissez pas, voici quelques chansons pour vous faire une idée.

E.